4ème dimanche de Pâques

dimanche 21 avril 2024

CONNAÎTRE

Avez-vous déjà tenté d’ouvrir une fleur avec vos doigts ?

Dans ce monde effréné où la vitesse semble dicter nos vies, il est parfois difficile de prendre le temps de connaître véritablement l’autre, de laisser éclore les liens qui tissent nos relations. Dans l’Évangile, Jésus nous invite à nous connaître mutuellement, à établir une relation profonde comme celle qui lie le berger à ses brebis. Pour les brebis, connaître le berger signifie écouter, prendre le temps dans un chemin de confiance. C’est une invitation à la patience, à l’écoute, à la compréhension. Pour Jésus, connaître c’est aimer.

Dans notre société, où la rapidité et la surabondance d’informations prédominent, la connaissance se limite souvent à une quête effrénée de données instantanées. Face à cette pression, certains se tournent vers des addictions pour fuir les défis relationnels, tandis que d’autres cherchent à contrôler l’autre, incapables de gérer les complexités des relations humaines. Pourtant, chez l’autre, il y a toujours cette part d’inconnu, et connaître c’est accepter cette part de mystère, tant en l’autre qu’en nous-mêmes.

Comprendre l’autre implique de s’engager dans un combat intérieur où se mêlent tension et lâcher-prise, à l’image de la métamorphose de la chenille en papillon. Pour sortir de son cocon, elle doit naviguer entre l’effort et le relâchement jusqu’à ce que ses ailes prennent leur envol. Dans ces moments, le souffle de l’Esprit Saint est essentiel, nous donnant le courage de résister et de rester debout.

Connaître l’autre comme frère en tant que chrétien n’est pas optionnel, c’est être capable, comme Jésus, de s’arrêter au besoin de l’autre et au temps de l’autre. À maintes reprises, Jésus a fait cela dans l’Évangile, et cela perturbe tous ceux qui l’entourent. Dans ma vie surchargée où chaque minute est comptée, peut-être que je suis efficace, mais suis-je fraternel ? La fraternité, c’est être là avec toi, même lorsque ce n’est pas prévu, même lorsque cela demande d’interrompre mes propres plans pour être plus attentif. Cela peut être avec mon enfant adolescent, mon compagnon de travail, ou même l’enfant qui meurt de faim pendant cette guerre. Prendre un moment pour penser à lui permet de tisser autrement cette communion fraternelle, à l’image d’une fleur qui, restant silencieuse, s’épanouit lentement en nous découvrant sa beauté et son parfum.

P. Georges Lichaa El Khoury

MÉDITER SUR LE TEMPS PASCAL

En contraste avec l’attention que nous portons — tant bien que mal ! — au temps du Carême pour nous préparer à la grande fête de Pâques, le Temps pascal passe pratiquement inaperçu. Or si la fête de Pâques est un sommet, il est bon d’entrer dans tout ce qu’elle signifie. Les cinquante jours après Pâques nous invitent à l’approfondissement du mystère qui concerne Jésus, vivant après avoir traversé la mort, et qui nous concerne aussi, nous les croyants, passés de la mort à la vie par le baptême.

L’expérience pascale de Jésus nous est racontée avec les apparitions du Ressuscité le jour de Pâques, et celles des deux dimanches suivants. Que nous enseignent-elles ? Jésus reprend l’initiative. Il communique à nouveau avec ses disciples. Pendant quarante jours (jusqu’à l’Ascension) il les entretient du Royaume de Dieu (Ac 1, 3). Temps d’acclimatation à une autre forme d’existence et temps de catéchèse. Ainsi, par sa résurrection, Jésus est présent auprès de ses disciples, et à travers eux, il nous indique qu’il peut être universellement présent à travers toute l’histoire et tout l’univers. Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).

Ensuite, les évangiles nous font méditer sur la nature de nos relations avec le Christ Seigneur : le 4ème dimanche, le bon Berger rappelle que ses brebis écoutent sa voix car il les connaît, et qu’elles le connaissent (Jn 10, 2). Et du 5ème au 7ème dimanches, des passages de saint Jean nous appellent à suivre le grand commandement, « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » et à attendre la venue de l’Esprit-Saint puisque Jésus ne nous « laisse pas orphelins » (Jean 14, 18). La résurrection a pour conséquence immédiate la naissance de l’Église. Et celle-ci est tout entière fondée sur la présence réelle du Seigneur par l’Esprit. Elle vient dès le jour de Pâques.

Aujourd’hui à Paris comme hier à Jérusalem, la réalité de la présence du Seigneur à son Église est parfaitement donnée en chaque eucharistie. Ce qui est réel n’est pas nécessairement empiriquement constatable si ce n’est dans la présence en chair et en os de chrétiens vivants !

P. WJ de Vandière

Focus sur le Service des Vocations – Père Bruno de Mas Latrie

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