5ème dimanche de Pâques

dimanche 28 avril 2024

UNE SAINTE POUR L’EUROPE

« L’espoir de construire un monde plus juste et plus digne de l’homme […] ne peut faire abstraction de la conscience que les efforts humains seraient vains s’ils n’étaient accompagnés par la grâce divine ». Ainsi commençait la lettre en forme de Motu Proprio du saint Pape Jean-Paul II donnant à l’Europe trois saintes co-patronne : Brigitte de Suède, Catherine de Sienne et Thérèse Bénédicte de la Croix. Nous fêterons lundi 29 avril, la fête d’une de ces patronnes, Catherine de Sienne.

Alors que la campagne des élections au parlement européen se déploie au rythme des interventions médiatiques, il est bon de nous rappeler ce que le saint Pape polonais enseignait de l’Europe. « La foi chrétienne a façonné la culture du continent et a été mêlée de façon inextricable à son histoire […] La route vers l’avenir ne peut pas ne pas tenir compte de ce fait ; les chrétiens sont appelés à en prendre une conscience renouvelée afin d’en montrer les potentialités permanentes. Ils ont le devoir d’apporter à la construction de l’Europe une contribution spécifique, qui aura d’autant plus de valeur et d’efficacité qu’ils sauront se renouveler à la lumière de l’Évangile. Il se feront alors les continuateurs de cette longue histoire de sainteté qui a traversé les diverses régions de l’Europe au cours de ces deux millénaires, où les saints officiellement reconnus ne sont que les sommets proposés comme modèles pour tous ».

Dans le trésor de sainteté de l’Église, le pape a voulu nous donner trois femmes et parmi elles, une réformatrice à la vie singulière. Sainte Catherine est née à Sienne en 1347 et morte à Rome en 1380. Malgré les résistances familiales, elle fait le choix de consacrer sa vie en entrant dans le tiers-ordre dominicain. Grande spirituelle à la vie mystique hors du commun, elle n’en fut pas moins une femme profondément enracinée dans les problématiques de son temps et en particulier celles qui touchent à la vie politique. Sa sagesse attire auprès d’elle les grands responsables politiques de son temps, jusqu’au pape Grégoire XI qu’elle convainc de revenir d’Avignon jusqu’à Rome, au tombeau de saint Pierre. Femme de l’Eucharistie, amoureuse du Christ, aimant l’Église sans s’aveugler sur les perversions de ses membres et en particulier des clercs. Elle porta jusqu’à l’épuisement l’appel à une réforme dans l’Église, pour qu’elle soit plus fidèle encore à ce qu’elle est : resplendissement de la sainteté de Dieu. Une belle figure à méditer et qui nous aide à porter dans la prière la vie politique européenne et notre propre vocation à la sainteté. Nous pouvons nous joindre à la belle doxologie du saint Pape : « Gloire à la sainte Trinité, qui resplendit de façon singulière dans leur vie et dans la vie de tous les saints ! Paix aux hommes de bonne volonté, en Europe et dans le monde entier ! » (Jean-Paul II, Motu proprio Spes aedificandi, 1er octobre 1999).

P. Paul de Quatrebarbes

MÉDITER SUR LE TEMPS PASCAL

En contraste avec l’attention que nous portons — tant bien que mal ! — au temps du Carême pour nous préparer à la grande fête de Pâques, le Temps pascal passe pratiquement inaperçu. Or si la fête de Pâques est un sommet, il est bon d’entrer dans tout ce qu’elle signifie. Les cinquante jours après Pâques nous invitent à l’approfondissement du mystère qui concerne Jésus, vivant après avoir traversé la mort, et qui nous concerne aussi, nous les croyants, passés de la mort à la vie par le baptême.

L’expérience pascale de Jésus nous est racontée avec les apparitions du Ressuscité le jour de Pâques, et celles des deux dimanches suivants. Que nous enseignent-elles ? Jésus reprend l’initiative. Il communique à nouveau avec ses disciples. Pendant quarante jours (jusqu’à l’Ascension) il les entretient du Royaume de Dieu (Ac 1, 3). Temps d’acclimatation à une autre forme d’existence et temps de catéchèse. Ainsi, par sa résurrection, Jésus est présent auprès de ses disciples, et à travers eux, il nous indique qu’il peut être universellement présent à travers toute l’histoire et tout l’univers. Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).

Ensuite, les évangiles nous font méditer sur la nature de nos relations avec le Christ Seigneur : le 4ème dimanche, le bon Berger rappelle que ses brebis écoutent sa voix car il les connaît, et qu’elles le connaissent (Jn 10, 2). Et du 5ème au 7ème dimanches, des passages de saint Jean nous appellent à suivre le grand commandement, « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » et à attendre la venue de l’Esprit-Saint puisque Jésus ne nous « laisse pas orphelins » (Jean 14, 18). La résurrection a pour conséquence immédiate la naissance de l’Église. Et celle-ci est tout entière fondée sur la présence réelle du Seigneur par l’Esprit. Elle vient dès le jour de Pâques.

Aujourd’hui à Paris comme hier à Jérusalem, la réalité de la présence du Seigneur à son Église est parfaitement donnée en chaque eucharistie. Ce qui est réel n’est pas nécessairement empiriquement constatable si ce n’est dans la présence en chair et en os de chrétiens vivants !

P. WJ de Vandière

Focus sur le Service des Vocations – Père Bruno de Mas Latrie

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